mercredi 30 septembre 2009







[propos recueilli sur le site: http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/liberia.htm ]




lA république du Liberia est un pays d’Afrique de l’Ouest ouvert sur l’océan Atlantique, limité au nord-ouest par la Sierra Leone, au nord par la Guinée-Conakry et à l’est par la Côte d’Ivoire. Pour l'Afrique, le Liberia est un petit pays de 111 370 km², soit l'équivalent de l'Islande, de la Hongrie ou du Portugal. La capitale du Liberia est Monrovia sur la côte ouest, mais elle a été en grande partie détruite par la guerre civile.
Le pays est divisé en 13 comtés: Bomi, Bong, Grand Bassa, Grand Cape Mount, Grand Gedeh, Grand Kru, Lofa, Margibi, Maryland, Montserrado, Nimba, River Cess et Sinoe (voir la carte de droite).





Une société philanthropique américaine fut créée en 1816: l’American Colonization Society. Son but était de favoriser le retour des victimes de la traite négrière sur le sol africain. En 1822, cette société philanthropique installa, à l'emplacement de l'actuelle ville de Monrovia, une colonie d'esclaves libérés, qui se constitua en république indépendante, dotée d'une constitution semblable à celle des États-Unis. À ce moment-la, le président des États-Unis était James Monroe (1817-1825). La ville, bâtie par les premiers esclaves libérés, prit le nom de Monrovia, en souvenir de James Monroe, et baptisèrent Liberia leur nouveau pays. Le drapeau fut calqué sur celui des États-Unis, avec une seule étoile, et l'anglais fut naturellement choisi comme langue officielle. Le Liberia devint en 1847 le premier État indépendant d'Afrique noire!

Les anciens esclaves écartèrent de la vie politique les autochtones noirs qui habitaient la région. Ils accordèrent des concessions forestières à des sociétés américaines. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, ils étendirent leur influence sur l’intérieur du pays. Leurs revendications territoriales furent toutefois contestées non seulement par les populations autochtones, mais aussi par les États européens. Les pressions exercées par les États-Unis permirent la conclusion d’une série d’accords avec la Grande-Bretagne et la France entre 1892 et 1911, lesquels fixèrent les frontières actuelles.

En 1912, la Loi sur l'éducation obligatoire (Compulsory Education Act) institua l’enseignement gratuit et obligatoire pour les enfants âgés de six à seize ans, mais les écoles restèrent rares et seule une minorité d'enfants put en bénéficier. En fait, jusqu'au milieu du XXe siècle, seuls les enfants des Américano-Libériens eurent accès à l'école, les populations indigènes étant laissées à elles-mêmes.Après la Première Guerre mondiale, la production de caoutchouc devint rapidement la principale activité économique du pays. Toutefois, l'économie reposait essentiellement sur le travail forcé imposé par les Américano-Libériens aux populations indigènes. Cette pratique fut sévèrement dénoncée en 1931 par la Société des Nations (SDN) et elle provoqua un scandale qui contraignit le gouvernement à la démission. Dès 1936, le nouveau gouvernement interdit le travail forcé, mais les autochtones, privés du droit de vote, furent encore traités comme des citoyens de seconde zone.

Après la mort de Tubman en 1971, le président Tolbert voulut bien améliorer la situation économique de la population, mais il ne réussit qu'à accentuer le clivage entre la minorité des Américano-Libériens aisés et la majorité des autochtones pauvres. Pendant ce temps, le taux d'alphabétisation était de 95 % chez les Américano-Libériens, mais seulement de 24 % pour les autochtones, et encore grâce aux missionnaires. Ayant échoué dans sa tentative de libéralisation, Tolbert fut renversé et assassiné en 1980 au cours d'un coup d'État sanglant mené par le sergent-chef Samuel K. Doe qui se fit élire président, cinq ans plus tard. Ce putsch marqua la fin du contrôle de l’État par la minorité américano-libérienne et son effacement provisoire de la scène politique. Au début des années quatre-vingt, quelque 66 % des élèves fréquentaient les écoles publiques du gouvernement, alors que les autres allaient à part égale les écoles privées ou les écoles des missions.

Samuel K. Doe s’octroya le grade de général et prit la tête d’un Conseil de la rédemption du peuple (People’s Redemption Council). Il reproduisit le système de ses prédécesseurs en accaparant le pouvoir et la richesse pour n'en faire profiter que son ethnie d'origine, les Krahn. Par la suite, il suspendit la Constitution de 1847, supprima les libertés politiques et s’attribua les pleins pouvoirs. Sous la pression des États-Unis, le général-président Doe consentit à quelques gestes de «libéralisation» en promulguant en juillet 1984 une nouvelle constitution. Le régime fut nettement caractérisé par la corruption, la violation systématique des droits de l’Homme, et ce, dans un contexte diplomatique et économique très tendu.

La longue guerre civile


C'est dans ce contexte qu'éclata une longue guerre civile destinée à mettre fin au régime corrompue de Samuel Doe. En décembre 1989, un groupe armé conduit par Taylor, appartenant à l'ethnie de sa mère (les Gio), lança une insurrection contre le pouvoir des Krahn. La révolte gagna rapidement l’ensemble du pays, à l'exception de la capitale, Monrovia. Plusieurs centaines des Gio et des Mano, qui avaient été maltraitées par le président Doe, se révoltèrent dans le Nord-Est sous la conduite de Charles Taylor. En 1990, quelque 15 000 personnes trouvèrent la mort dans un conflit qui mettait à jour les rivalités entre les communautés ethniques. L'intervention d'une force africaine d'interposition, l'ECOMOG (de l'anglais ECOWAS: Monitoring Group, issu de Economic Community of West African States), dominée par le Nigeria, ainsi que la nomination d'un gouvernement intérimaire présidé par Amos Sawyer ne purent mettre fin au conflit qui gagnait les régions frontalières de la Sierre Leone. Après la signature sans lendemain de plusieurs accords de paix, des élections générales organisées par l'ONU, sous la surveillance de l'ECOMOG composée essentiellement de Nigériens, donnèrent la victoire à Charles Taylor.


À partir de 1999, les troupes du président Taylor furent confrontées aux rebelles du LURD (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) soutenus par les États-Unis et par le régime de la Guinée-Conakry (le pays voisin). Des troupes du MODEL (Mouvement pour la démocratie au Liberia) constituées majoritairement de membres de la tribu de l’ex-président Samuel Doe engagèrent une lutte armée contre le régime de Taylor. Des responsables de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se rendirent au Liberia pour convaincre Charles Taylor de quitter le pouvoir afin de permettre une solution politique au conflit. Le 11 août 2003, le président Charles Taylor quittait le pays pour s'exiler au Nigeria.

La Communauté internationale et les Libériens virent en cette «capitulation» un signe de rétablissement de la paix, après une guerre qui avait fait environ 200 000 morts. Toutefois, il n'est pas facile d'abandonner 14 années de pouvoir absolu. Selon divers observateurs, le richissime Charles Taylor contrôlerait encore aujourd’hui 90 % de l’économie libérienne, qu’il gère depuis sa villa de Calabar au Nigeria.

Il existe présentement au Liberia une certaine forme de démocratie au sein du gouvernement de transition. Cependant, les chefs de guerre entrés au gouvernement de transition ont fait fortune, ils roulent carrosse, alors que leur sécurité est assurée par des soldats de la Mission des Nations unies au Liberia (MINUL). C'est qu'il n'y a malheureusement aucune communauté d'intérêt entre les deux douzaines de factions qui vivent dans le pays. Au contraire, la tradition politique du Liberia, à l'exemple de beaucoup d'autres pays africains, est celle d'une l'oppression d'une majorité par une minorité corrompue qui s'accroche au pouvoir par tous les moyens possibles jusqu'à ce qu'elle en soit violemment expulsée.


0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

 

Association Papillon Copyright © 2009 Girlymagz is Designed by Bie Girl Vector by Ipietoon